À l’approche des fêtes de fin d’année, la solidarité a une nouvelle fois pris tout son sens à Anan, dans la commune de Bingerville. Ce dimanche 14 décembre 2025, l’ONG Actes-De-Vie (A-D-V) a organisé la 4ᵉ édition de son activité « Partage pour les fêtes de fin d’année », au profit des mères célibataires en situation de vulnérabilité.

Plus de 30 jeunes filles et femmes célibataires abandonnées, accompagnées de leurs enfants, ont bénéficié de dons en vivres et non-vivres. Riz, huile, pâtes alimentaires, cubes d’assaisonnement, vêtements, chaussures et pagnes ont été remis aux bénéficiaires, dans une ambiance marquée par la bienveillance et l’entraide. À travers cette initiative, l’ONG réaffirme son engagement en faveur de la dignité des familles monoparentales, souvent confrontées à de lourdes charges sociales et économiques.

Avant la remise des dons, un temps d’échange a été animé par Miriame Coulibaly, communicatrice et trésorière de l’ONG, autour du thème : « Partage d’expérience sur la résilience : rien n’est perdu, se relever, croire en soi et construire son avenir ».

Pour elle, la résilience est avant tout un choix personnel.

« Ce n’est pas nier les difficultés, mais décider que nos épreuves ne nous empêcheront pas d’avancer. Être résiliente ne signifie pas être forte tout le temps, mais continuer à avancer même quand on se sent faible », a-t-elle expliqué.

Elle a invité les participantes à reconnaître leurs émotions, accepter leur histoire sans se condamner et croire en leur valeur. Parmi les clés pour avancer, elle a cité notamment le fait d’avoir un rêve, d’acquérir des compétences, de s’entourer, de demander de l’aide et de croire en soi.

À travers son témoignage personnel, elle a rappelé que « rien n’est jamais perdu tant qu’on choisit d’y croire ».

La présidente de l’ONG, Marina Kouakou, journaliste et promotrice du site Influencemag.ci, a ensuite sensibilisé les mères sur le thème : « Éduquer sans violence : nos douleurs ne doivent pas devenir l’enfance de nos enfants ».

Elle a abordé les différentes formes de violence — physique, émotionnelle et psychologique — en mettant en garde contre leurs conséquences sur le développement des enfants.

« Les enfants ne sont pas responsables de ce qui vous arrive. Les pressions vécues par les mères célibataires ne doivent pas retomber sur eux », a-t-elle insisté, évoquant les risques de reproduction de la violence à l’âge adulte et certaines dérives sociales.

Elle a exhorté les participantes à travailler sur elles-mêmes, à privilégier l’éducation par l’amour et à offrir à leurs enfants un environnement sain malgré les difficultés.

« C’est difficile, mais ce n’est pas impossible », a-t-elle rassuré.

Lors des échanges, Edwige Bia, l’une des participantes, a souligné que les charges émotionnelles et financières, souvent assumées seules par les mères, expliquent en partie certaines tensions familiales. Elle a assuré que ces discussions leur permettront désormais de mieux gérer ces pressions.

Cette journée a également été marquée par la première édition du prix « Geste Éternel », décerné à titre posthume à Muheeb Saeed, donateur ghanéen de l’ONG décédé en mars dernier. Cette distinction inaugure la série des « Prix Élan d’Humanité », destinée à honorer les acteurs engagés pour le bien-être social.

Dans la catégorie organisations, l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement Côte d’Ivoire (JVE) et le cabinet Willema Girard Voice ont été récompensés.

Dans la catégorie personnes, les distinctions sont revenues à l’activiste Nahounou Daleba, à Kady Traoré, secrétaire générale de Notre boîte à Livres, et à l’informaticien Achille Noël Aman.

Des certificats de reconnaissance ont également été remis aux membres et partenaires fidèles de l’ONG.

Créée en 2020, l’ONG Actes-De-Vie œuvre pour l’autonomisation des jeunes filles et des femmes africaines, notamment à travers l’éducation et la santé mentale. Depuis la première édition de son programme de partage, plus d’une centaine de familles monoparentales ont bénéficié de son soutien à Koumassi Campement, Singrobo, Lahou Kpanda et désormais Anan.

Au-delà des dons matériels, cette 4ᵉ édition a permis aux participantes de repartir avec un message d’espoir, de courage et de dignité, ainsi que des outils pour se reconstruire et avancer malgré les épreuves.

GZ